La prise de mesure pour le centrage des verres de lunettes
Pourquoi faut-il prendre des mesures ?
Un verre ophtalmique, possède sur sa surface, un point invisible que l’on appelle un centre optique. Ce centre optique, doit être positionné sur l’axe visuel de l’œil. En effet, un verre mal centré induit un effet prismatique, qui a pour effet de créer une fatigue visuelle.
Chaque visage est différent, et possède ses propres mesures. Ces mesures sont nécessaires pour aligner parfaitement le centre optique sur les axes visuel du porteur. Une paire de lunettes bien faite est donc aussi unique que son propriétaire.
De quelles mesures a-t-on besoin pour bien centrer les verres ?
On vient de voir que le centre optique des verres doit être positionné sur les axes visuels du porteur. Donc pour bien centrer les verres, nous aurons besoin de 2 mesures pour chaque œil : une mesure horizontale : les écarts pupillaires, et une mesure verticale : les hauteurs.
Les écarts pupillaires
On fait souvent un abus de langage, lorsque l’on parle des écarts pupillaires, on parle en fait, des demi-écarts. En effet, la mesure va du centre du nez à la pupille droite ou gauche. Chez un opticien, ils sont mesurés avec un pupillomètre à reflet cornéen, qui comme son nom l’indique crée un petit reflet lumineux sur les cornées du client, l’opticien aligne ensuite un repère sur ces reflets pour obtenir une mesure précise.
Attention, les (demis) écart pupillaires changent, que l’on regarde au loin ou de prés. En effet le couple oculaire converge en vision de prés, et les écarts pupillaires sont donc plus petits que les écarts de vision de loin. Pour des lunettes qu’on met toute la journée, on aura besoin des écarts de vision de loin. Pour des lunettes que l’on met que pour lire, on aura besoin des écarts de vision de prés.
Les hauteurs
Quand on a mesuré les écarts pupillaires on peut alors centrer les verres horizontalement dans la monture, mais à quelle hauteur ?
La hauteur de centrage est tout aussi importante que les écarts pupillaires, pour les mêmes raisons : réduire les effets prismatiques et donc la fatigue oculaire. Cependant pour les lunettes justes de loin ou juste de prés, les opticiens utilisent ce qu’on appelle des raccourcis d’adaptation qui ne demandent pas de prise de mesure sur le client.
Cependant, pour les verres progressifs, les verres doubles foyers ou encore les verres mi-distances, les raccourcis d’adaptation sont inappropriés et l’opticien aura obligatoirement besoin de les relever sur le client.
La mesure va verticalement du centre de la pupille, jusqu’au bas de la monture. Et contrairement aux écarts pupillaires, les hauteurs seront propres à la monture choisie par le client.
Cette mesure est aussi très influencée par la position ou l’assise de la lunette sur le nez, et on verra que ce détail est intéressant pour la suite.
La prise de mesures sur informatique.
Aujourd’hui, des sites internet proposent la vente et donc la fabrication, de lunettes correctrices en ligne. A l’aide d’une ordonnance, ces sites permettent à n’importe qui de commander sa paire de lunettes via un ordinateur connecté à internet. Intrigué par la façon dont ces sites récupèrent ces différentes mesures, je me suis penché sur la question.
Les écarts pupillaires
En ce qui concerne les écarts pupillaires, le net propose des systèmes de prise de mesure par webcam ou par photo. Techniquement, il faut placer un réglet sur le front et prendre une photo de son visage. Sur le principe, et mis à part l’aspect ridicule de la situation, cette solution est tout à fait plausible, et peut apporter de très bons résultats. Cependant, il est primordial de savoir où regarder au moment de prendre la photo et de ce point là, peu de sites en parlent.
En effet, si vous faites des lunettes de vision de loin et que vous vous prenez en photo devant l’ordinateur (50cm), vous êtes dans l’erreur si vous regardez l’écran ou l’objectif de votre webcam car vous convergez. La mesure concernera alors vos écarts à 50cm et ce n’est pas ce que l’on vous demande.
Pour avoir un résultat correct il faut impérativement regarder le plus loin possible (au delà de 5m) un point imaginaire à la hauteur de vos yeux et dans le plan sagittal (face à vous). On peut obtenir ses écarts pupillaires de vision de loin en regardant l’objectif de l’appareil à 50 cm, mais en faisant 2 photos.
Je peux vous renseigner plus précisément sur la méthode sur simple demande en écrivant à conseil-optique.
Les hauteurs
En ce qui concerne le centrage vertical, qui comme je l’ai expliqué précédemment correspond à la hauteur des pupilles par rapport au bas du cercle de la monture, cette mesure est indispensable pour le centrage des verres progressifs, doubles foyers, et des verres unifocaux de fortes corrections. Elle dépend donc de la taille de la monture : cela implique qu’il est nécessaire d’avoir la monture sur le nez…
Mais attention ! J’ai vu des sites qui permettent de mettre des montures virtuelles en 3D. En effet, une technologie, très spectaculaire d’ailleurs, permet de se voir en temps réel avec une monture numérisée que vous avez préalablement sélectionnée…
Pour le moment, aucun site à ma connaissance, n’utilise cette technologie pour mesurer les hauteurs. Mais je suis sûr que certains, vont très prochainement mettre en ligne des méthodes pour s’auto-mesurer les hauteurs.
Pourquoi cette méthode n’est et ne sera pas fiable : car la position d’une monture virtuelle sur le nez est complètement arbitraire, on a tous un nez plus ou moins large et la monture ne se positionne pas de la même façon sur un nez fin et sur un nez large : sur un nez large, elle sera plus haute que sur un nez fin.
Le meilleur moyen est de prendre la mesure avec la vraie monture, et là on part sur de bonnes bases. D’ autant plus qu’ il faut prendre en compte un autre critère, comme pour les écarts pupillaires, les mesures de hauteurs s’effectuent dans des conditions posturales particulières et elles ne s’inventent pas. Cette mesure est très variable selon le port de tête. En effet, la mesure doit être prise avec un port de tête en position primaire. Si le client abaisse trop ou remonte trop la tête, la mesure sera faussée.
Quelles sont les conséquences, c’est simple. Si les verres sont trop haut, vous serez obligé de baisser la tête pour voir net en face de vous, et s’ils sont trop bas, il faudra lever la tête.
Conclusion :
Pour des verres unifocaux de faibles corrections… je vais dire jusqu’à +ou -1.50 dioptries… mesurer ses écarts pupillaires par la méthode citée ci-dessus peut convenir.
En ce qui concerne les verres progressifs les verres multifocaux et les verres unifocaux de plus fortes corrections, le centrage des verres sera impossible. En effet, le centrage des verres doit se faire au demi-millimètre près.
« Seul l’opticien en magasin a le matériel et le savoir-faire pour faire des mesures d’une telle précision. La vente sur Internet de lunettes de vue ne permet pas de telles mesures, mêmes, les nouvelles techniques d’essayage, ces solutions permettent seulement de valider l’aspect esthétique. Aucune de ces solutions n’est pour l’instant assez précise pour pouvoir prendre les mesures de hauteurs. »
Il faut quand même souligner qu’une paire de lunettes, sur une période de 2ans, nécessite un petit suivi, ne serait-ce que pour un réglage, un ajustage, un nettoyage, un changement de branche ou de plaquettes… et ça c’est possible chez votre opticien souvent gratuitement… celui que vous pouvez voir.
Olivier Cecconi, notre opticien conseil.
Le débat sur les mesures optiques est lancé. Si vous partagez cet avis où si vous souhaitez réagir, n’hésitez pas à nous laisser un commentaire ci-dessous :
je suis tout à fait d’accord que cette mesure ne peut être faite que par un opticien mais quand on voit une tel différence de prix sur les montures entre la boutique et le net, on est très tenté par la proposition du net et cela ne se joue qu’à cette mesure près. Car passer de 166 euros à 102 euros pour la même monture sachant qu’à 102 euros ils doivent malgré tout se faire une belle marge. dans les deux cas je ne suis remboursé que de 68 euros et la différence est pour moi, donc je suis encore dans l’hésitation.
Merci pour l’article
L’Opticien est certe recommandé pour calculer cet écart mais aussi l’Ophtalmo … personnellement j’ai demandé à un Ophtalmo la mesure précise et acheté sur le WEB. pas de mutuelle correcte , comme de plus en plus de gens …
Contrairement aux lentilles de contact qui sont un produit « prêt à l’emploi », je trouve peu sérieux de proposer des lunettes correctrices par internet à l’heure actuelle car il est impossible de prendre comme il faut les mesures (écarts pupillaires) à distance. Faire cela par webcam ou par divers logiciels ne me semble vraiment pas convaincant…
De mon côté, j’ai déjà acheté 2 paires (unifocales) sur Internet.
Au niveau de l’écart pupillaire, c’est en effet délicat, mais pour économiser 200€, j’ai accepté de passer 2 soirées sur internet afin de comprendre le principe.
En faisant cela, j’ai aussi pu constater que mon port de tête n’était pas symétrique, du coup, le pupillomètre à reflet cornéen n’est pas non plus sans reproche (quand je regarde droit, ma tête est légèrement tournée vers la droite).
Au final, avec ma mutuelle pourrave, je peux potentiellement ‘acheter une paire neuve par an (sans reste à charge), si le cœur m’en dit (je n’abuse pas pour autant). En fait, j’ai même pu m’acheter une paire solaire amincie avec anti-reflet sur la face interne (alors que même dans les boutiques « offrant » la paire solaire, l’aminci et l’antireflet en plus et souvent très cher).
Merci pour votre commentaire, j’espère que notre site vous aura apporté des réponses à vos questions.
Ce qui me retient c’est le fait de prendre les mesures de l’écart pupillaire, je me vois mal aller voir un opticien et lui demander de le faire et ressortir sans rien. Je n’ai pas ce genre de « culot »…
Il faudrait qu’Unéo trouve une solution de ce côté !!!
surtout que, comme ne vous l’a pas dit encore Olivier, la position de votre lunette est aussi dépendante des hauteurs d’oreilles, et s’inclinera plus ou moins selon celles-ci. Ce qui influence le centrage selon la règle de ponctualité ( centrage fait avec la monture perpendiculaire au sol). Egalement que les écarts mesurés et les demi-écarts réels sur la monture peuvent être différents (ex: mesuré 60mm, 1/2 écarts monture tracés 29/31mm = 60mm).Que les hauteurs entre vos deux ne sont certainement pas identiques ? Et quid de la distance verre/oeil, sur un verre de -6.00, une différence de 5mm corrigera à +/- 0.25. Je ne parlerais pas du galbe de la monture qui peut s’avérer insuportable…
Comme le dit si bien Olivier, sur des petites corrections, pas de soucis réels,mais pour les autres…
Le hic du show rooming, patinette, (essayage et prise de mesure en magasin pour ensuite acheter sur le net)est que si les magasins ne vendent plus, et si plus de ventes , plus de magasins donc plus de show rooming.CQFD
cordialement
Ah enfin une bonne explication sur ces fameux écarts pupillaire. Mais une question : je suis myope, je me sers de mes lunettes pour conduire mais aussi devant l’ordi (la majeur partie de ma journée en semaine). Mais le soir ou le we, je m’en sers plutôt pour regarder de loin. Du coup il vaut mieux mesurer les écarts pour la vision de près où de loin ? Faut il avoir deux paires de lunettes ?
J’ai quand même l’impression qu’il y a une grande part de fumisterie dans ces fameux écarts pupillaires. Quand je vois les reportages où les opticiens investissent 25000 € dans une machine pour mesurer les écarts, en vous disant qu’elle est précise au 1/10 de mm, et qu’on constate qu’en fait les écarts varient selon qu’on regarde de près ou de loin, ça a plus l’air d’un argument pour nous empêcher de commander sur internet ..
L’écart pupillaire n’a pas l’importance qu’on lui accorde : je porte des lunettes depuis 35 ans et j’ai toujours demandé à mes très nombreux opticiens mes demi-écarts pupillaires. J’ai constaté que les différences de mesure varient facilement d’un millimètre, sans aucun effet sur le port de lunettes, tant en verres unifocaux que progressifs, et pourtant j’ai une correction déjà conséquente (-5,75 dioptries). Enfin, avec un peu de soin, il est facile à mesurer soit même, y compris sur une ancienne paire. Il n’y a donc aucun inconvénient à acheter sur internet. Aucun intérêt non plus, d’ailleurs : maintenant, je fais faire un devis précis (avec monture et verres de marque de qualité pas du noname) sur internet, puis je me présente chez un opticien et avec un peu de tact, il accepte de s’aligner sur le prix internet (d’ailleurs les sites en question ont aussi un magasin en ville avec les mêmes tarifs). Mieux pour la deuxième paire solaire gratuite, les dernières fois, j’ai demandé un antireflet (vu que je ne supporte plus les verres qui en sont dépourvus, même solaires, ça fait un voile devant les yeux) en proposant de payer un supplément pour cela, et il m’a été, une fois facturé à 10 euros seulement, l’autre fois, offert. Apprenez donc à négocier : certains opticiens de chaîne sont officiellement tenus à un certain niveau de prix censé garantir la qualité du service, et ils n’osent pas tous s’en écarter, mais celui qui est conscient de son intérêt acceptera une remise commerciale du moment qu’il ne travaille pas à perte. Et même sans négocier, il y a des écarts de prix important dans une même ville, même chez des opticiens de la même chaîne, pour des montures et verres identiques.
Malgré la règlementation obligatoire depuis septembre 2014, obligeant l’ophtalmo a donner l’écart pupillaire, le mien a catégoriquement refusé, beau cadeau pour les opticiens, je vais sûrement changer d’ophtalmo, et je suis obligé de me larguer de 700/800€ au lieu de 2/300 sur internet. bravo la solidarité et les corporatismes.
La vérité c’est qu’il n’y a pas de raison de ne pas acheter sur internet. Même si vous avez une bonne mutuelle, il y a tellement d’abus à ce niveau que tôt ou tard ça se paiera au niveau des prix des mutuelles ou des plafonds de remboursement…
Vous aurez des meilleures montures moins chères et pourrait prendre la totale, anti uv inclus. Pour les verres, je ne suis pas convaincu que ceux des opticiens soient meilleurs. Beaucoup de sociétés dans l’optique ont les mêmes sous traitants. Je ne parle même pas des lentilles.
N’oubliez jamais que quoique disent les opticiens et les ophtalmos, ils ne vous soignent pas, il ne font que vous mettre des loupes de plus en plus fortes devant les yeux, c’est tout. Pour ce que ça intéresse, le Dr Bates a publié une étude/méthode très intéressante.
Pour les écart pupillaires, sachez que vous n’obtiendrait pas les mêmes mesures même si elles sont proches en fonction de l’ophtalmo ou de l’opticien. Donc essayer de vendre ça comme la mesure ultime est discutable. Vous pouvez largement le faire vous même, j’ai eu 2 mm de différence personnellement ce qui est négligeable.
Évidemment on va vous faire peur avec des possibles troubles…
Cette mesure évolue très vite chez les enfants et pourtant beaucoup gardent leur lunettes plusieurs années sans les réajuster…
Je confirme : malgré ma demande, l ophtalmo m à renvoyée vers les opticiens de la ville, arguant que leur mesure serait plus précise…!
Soyons Honnête et arrêtons d’être cons, tous les opticiens aujourd’hui sont capable de proposer un équipement au prix d’internet (monture et verres asiatiques) mais avec un vrai service et une monture adaptée au visage ! Si vous voulez une Chanel avec les derniers verres haut de gamme évidemment qu’il faudra payer ! sur internet on ne trouve que du bas de gamme avec des montures sorties de collections avec une garantie discutable et galère a appliquer… Moi perso je ne prend pas de risque et j’exige le meilleur pour mes yeux (je porte mes lunettes en permanence) je vais chez mon opticien qui me conseille et prend les mesures (et oui ça se paye) et je ne suis jamais déçu !
Si la vraie valeur ajoutée des opticiens (par rapport au net) est de mesurer correctement les hauteurs en fonction des montures, le différentiel de prix en France (avec les montures internet) n’est pas justifié.Cela va parfois du simple au triple, surtout avec les verres spéciaux (amincis, traités, progressifs…)
Il n’est temps que le marché français de l’optique s’aligne avec les autres pays… Pour cela il faudra forcément que les nombre d’opticiens diminue : il y en a a tous les coins de rue, si bien que la rareté du chaland est compensée par la chèreté disproportionnée de la prestation.
Si la profession ne s’autorégule pas, le marché le fera à sa place à mesure que les opticiens augmenteront les prix face au manque de clientèle et que les mutuelles rembourseront de moins en moins, ce qui sera plus douloureux … et ce malgré les blogs qui vante la nécessité de l’opticien… c’est dommage, mais ce qui est vrai pour bien des métiers protégés aux dépends des usagers jusqu’à présent le sera aussi pour les opticiens